L’ère du protectorat français
Les Français durant cette époque reconstruisirent Vientiane, la dotant d’infrastructures, de routes et d’universités, et agrandirent le Royaume de Luang Prabang en intégrant des provinces du nord et de l’ancien Etat de Vientiane. La cité de Luang Prabang, où réside le commissariat français, se dote dès lors d’une architecture qui conserve de très nombreuses et charmantes traces de la présence française. Le Palais Royal sera construit entre 1904 et 1909 sous le règne du Roi Sisavang Vong, depuis transformé en musée national après les événements de 1975.
C’est de cette association entre le style usuel lao (des maisons en bois, traditionnelles dans leur composition et leur disposition) et le style colonial (maisons cossues en dur, recouverte de cette chaux qui les rend blanches) que la ville tire aujourd’hui son plus grand charme. La cité le conserve intact aujourd’hui, grâce aux efforts de la Maison du Patrimoine qui permet la bonne application des règles édictées par l’UNESCO. La ville est au patrimoine de l’Humanité en 1995.
Aujourd’hui
Luang Prabang est incontestablement un des très hauts symboles du bouddhisme en Asie, et jouit manifestement d’une grande aura auprès d’une population encore très fervente et très pratiquante. Avec ses dizaines de temples d’or qui occupent près de un tiers de la superficie totale de la ville, Luang Prabang continue d’être le siège de nombreuses manifestations religieuses laotiennes toujours en cours aujourd’hui. Les bonzes vêtus de la simple toge jaune-orange sont à compter en centaines (sur un nombre d’habitants estimé à 20 000 âmes), ce qui renforce indéniablement son caractère singulièrement mystique.
L’architecture a su garder de beaux restes, et même si les nouveaux bâtiments sont maintenant légion au centre-ville, ils respectent néanmoins un certain code de construction tel qu’édicté par la Maison du Patrimoine, de sorte qu’il continue d’irradier de cette ville une beauté et une harmonie dont bien peu de villes d’Asie du Sud-Est peuvent se prévaloir.
Si Luang Prabang n’est plus la capitale du Laos, ses habitants continuent d’être fiers de leur ville, tant pour son Histoire, le rayonnement qu’elle continue d’apporter au Laos, son rôle sans cesse renouvelé, sa culture propre et sa spiritualité particulièrement importante.