Situé sur l’autre berge du Mékong, à une petite dizaine de minutes en bateau (compter 3 à 7 dollars pour l’aller et retour) en aval de Luang Prabang, le petit village de Ban Tchan (écrit aussi Ban Chan ou Ban Tjan) comptant près de 300 habitants s’est spécialisé dans la production de poteries, de briques (très utilisées à Luang Prabang) et de tuiles en terre cuite.
La matière première est directement puisée alentour, mélangée, traitée, manipulée, formée, et cuite sur place. Tout le monde participe à cette activité, jusqu’aux enfants qui dès le plus jeune âge s’amusent à créer des petites pièces, représentant des animaux, des vases, ou des cendriers... On peut facilement négocier les prix de ces petites oeuvres d’art.
En demandant gentiment, on peut s’amuser à essayer de créer soi-même un petit quelque chose, avec l’aide de petites mains laotiennes expertes.
On pourra le constater, les techniques de production locales sont restées très artisanales et naturelles. Pour chauffer les fours à briques, il ne faut pas moins de 4 jours entiers, durant lesquels les hommes se relaient pour brûler des dizaines de poutres en bois (voir photo).
Lorsque les fours ont atteints la température adéquate, c’est-à-dire qu’ils ont emmagasiné la chaleur, c’est le moment d’enfourner. Quand les créations sont suffisamment chauffées, on les laisse reposer souvent quelques jours sous terre (voir photo). Tout un processus répété ainsi depuis des générations.
Le village et sa pagode en voie de rénovation pendant 7 ans (avec l’aide de l’agence de voyage Française "Maison d’Indochine) est typique. Seul les beaux bungalows construits sur les bords du Mékong nous rappellent le tourisme et son luxe inhérent.
Mon conseil : Ne pas s’y rendre les jours de Van Sin (jours de la pleine ou de la nouvelle lune, voire les quart de lune), car les artisans ne travaillent pas ces jours-là. S’y rendre de préférence le matin, pour la lumière et se munir de "tongs tout terrain" en saison des pluies.